Tout d'abord, les chiffres :

Distance parcourue : 684,4 km

Dénivelé gravi : 12 946 m


Je tiens aussi à préciser Cuba, NM afin de lever toute ambiguïté, et éviter de faire croire que j'ai marché sur les eaux pour traverser le golf du Mexique.


Je réponds maintenant aux questions :

Le serpent dont j'ai joint la photo est un Gopher Snake. Plus exactement, un Sonoran Gophersnake, à moins que ce soit un Bullsnake. Ils se ressemblent tellement. Je laisse les curieux se rendre sur Wikipédia.

Le Mount Taylor. Je ne l'ai pas fait cette année, au contraire de l'an passé, et suis resté sur la Red Line. Je le regrette maintenant. Le dénivelé est à peine supérieur en passant par le sommet, et la distance à parcourir n'est plus longue que de 1 mile.


Que retenir de la semaine de marche :


Paysages extraordinaire, surtout en s'approchant de Cuba. Géologiquement, une succession de falaises greseuses et de terrains volcaniques. De plus, quel plaisir, le dernier jour de respirer, et ce pour la première fois depuis la frontière, les effluves du Sagebrush (Artemisia Tridentana). Maintenant, cette plante me sera familière presque jusqu'au Canada. J'aurais pu prendre une photo, mais la plante sans son parfum...

Les "water caches" : toutes vides, (sauf celle entretenue par la famille Trujillo au croisement de la Torreon Road.) Mais...cette année...un Trail Angel temporaire, "Navigator" ( nous nous sommes revus au moins 4 fois depuis, à Cuba), en plein milieu de la Mesa. Et, au croisement de la Torreon Road, une oasis pour les randonneurs de la CDT. A manger, autant que l'on veut, des plats chauds ! A boire en quantité. Un accueil de qualité. Le tout sous abri. Les orages menaçant, nous sommes nombreux à y rester pour la nuit et profiter d'un petit déjeuner royal.


Cuba : en un an, peu de changement. Beaucoup de hikkers dans la ville (c'est à dire, des constructions, parfois abandonnées, sur 4 ou 5 km, le long de la highway.) Des habitants d'une très grande gentillesse et d'une grande simplicité (en quittant la Post Office, après avoir laissé ma place à d'autres usagers, j'ai eu droit à un retentissant " bye, Jean Marc !" de la part de la responsable, et, où que je sois, tout le monde est aux petits soins avec moi). Des prix contenus.

Enfin, si, il y a un grand changement, merci El Nino, des orages, de la pluie, de la grêle. Les rivières sont des rivières, et non plus des dépôts de sable.


La suite : ben justement, il semble qu'une rivière, plus loin, soit infranchissable. J'en saurai plus d'en 3 ou 4 jours, sur place. La neige, en très grande quantité, pourrait aussi rendre le chemin réellement impraticable. Je verrai cela à Ghost Ranch. Les nouvelles que nous avons ici indiquent que les hikkers choisissent tous la route goudronnée, qui reste en fond de vallée...


Pour finir : un hikker ne reste jamais tout seul, sauf si il le désire. On se retrouve facilement au resto ou on y va ensemble, on s'échange les numéros de téléphone, on prend des nouvelles... très souvent, je suis interpellé par "Hi, Jean Marc" ou par "How are you doing, French Foot", parfois même par des hikkers que je n'avais jamais rencontrés... L'anonymat est difficile.

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